Alain Mabanckou, Verre cassé (fragm)

Assignment: passage 2

mais il n’y a toujours pas en Europe des avenues Mobutu-Sese Seko, Idi-Amin-Dada, Jean-Bedel-Bokassa et bien d’autres illustres hommes qu’il avait connus et appreciés pour leur loyauté, leur humanisme et leur respect des droits de l’homme, donc nous sommes toujours dépendants d’eux parce qu’ils exploitent notre pétrole et nous cachent leurs idées, parce qu’ils exploitent notre bois pour bien passer l’hiver chez eux, parce qu’its forment nos cadres à l’ENA et à Polytechnique, ils les transforment en petits Nègres blancs, et donc les Nègres Banania sont bien de retour, on les croyait disparus dans la brousse, mais ils sont là, prêts à tout, et c’était ainsi que notre président s’exprimait, Ie souffle coupé, Ie poing ferme, et dans ce discours sur Ie colonialisme, Ie président-général des armées s’en est pris au capitalisme avec ses outrages et ses défis, it a dit que tout ça c’etait de l’utopie, il s’en est pris en particulier aux valets locaux des colonialistes, ces types qui habitent dans notre pays, qui mangent avec nous, qui dansent avec nous dans les bars, qui prennent les transports en commun avec nous, qui travaillent avec nous aux champs, dans les bureaux, aux marchés, ces couteaux a double lame qui font avec nos femmes des choses que la mémoire de rna mère morte dans laTchinouka m’interdit de décrire ici, or ces types sont en réalité les taupes des forces impérialistes,

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