Marguerite de Navarre, Heptaméron (Nouvelle 19)

Marguerite de Navarre, Heptaméron (Nouvelle 19)

[Page 188]:

Je sais bien que leur fin est de nous marier chacun bien richement, car ils ignorent que la vraie richesse gît au contenement. Mais si m’ont-ils fait tant de mal et de déplaisir qu’il est impossible que jamais de bon coeur je leur puisse faire service. Je crois que, si je n’eusse point parlé de mariage, ils ne sont pas si scrupuleux qu’ils ne m’eussent assez laissé parler à vous. Mais j’aimerais mieux mourir que changer mon opinion en pire et, après vous avoir aimée d’une amour si honnête et vertueuse, pourchasser envers vous ce que je voudrais défendre envers tous. Et pource qu’en ne vous voyant, mon coeur, qui ne peut demeurer vide, se remplirait de quelque désespoir dont la fin serait malheureuse, je me suis délibéré, et de longtemps, de me mettre en religion: non que je ne sache très bien qu’en tous états l’homme se peut sauver, mais pour avoir plus de loisir de contempler la Bonté divine, laquelle, j’espère, aura pitié des fautes de ma jeuinesse et changera mon coeur pour aimer autant les choses spirituelles qu’il a fait les temporelles.

 

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