Ambroise Paré, On Monsters and Marvels (fragm.) (Lit in Translation)

Saint-Amant, Le Melon (1631)

[vers 47-89]:
C’en est fait, Ie voilà coupé
Et mon espoir n’est point trompé.
Ô Dieux, que I’éclat qu’il me lance,
50] M’en confirme bien l’excellence!
Qui vit jamais un si beau teint?
D’un jaune sanguin il se peint:
Il est massif jusques au centre,
II a peu de grains dans Ie ventre ;
55] Et ce peu-là, je pense encor.
Que ce soient autant de grains d’or:
Il est sec, son écorce est mince,
Bref, c’est un vrai manger de prince,
Mais bien que je ne le sois pas,
60] J’en ferai pourtant un repas.
Ha! soutenez-moi, je me pâme,
Ce morceau me chatouille l’Âme ;
Il rend·une douce liqueur,
Qui me va confire Ie coeur,
65] Mon appétit se rassasie
De pure et nouvelle ambroisie ;

Et mes sens, par ie goût séduits,
Au nombre d’un sont tous réduits.
Non, Ie coco, fruit délectable,
70] Qui lui tout seul fournit la table
De tous les mets que Ie désir
Puisse imaginer et choisir,
Ni les baisers d’une Maîtresse,
Quand elle-même nous caresse, .
75] Ni ce qu’on tire des roseaux,
Que Crète nourrit dans ses eaux,

Ni Ie cher abricot que j’aime,
Ni la fraise avecque la crème,
Ni la manne qui vient du Ciel,
80] Ni Ie pur aliment du miel,
Ni la poire de Tours sacrée,
Ni la verte figue sucrée,
Ni la prune au jus délicat,
Ni même Ie raisin muscat,
85] (Parole pour moi bien étrange)
Ne sont qu’amertume et que fange
Au prix de ce MELON divin,
Honneur du climat angevin.
Que dis-je, d’Anjou? je m’abuse,
Faites l’exercice:

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