8 Charles Baudelaire – L’Albatros
Ce premier poème que nous lisons de Charles Baudelaire est l’un des premiers de son recueil Les Fleurs du mal. C’est un poème très imagé – les oiseaux, la mer, les navires, la mer. Quand vous lisez “L’Albatros” essayez de réfléchir à la composition de l’image : où sont les oiseaux, où sont les personnages ? Bonne lecture !
L’Albatros
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime en boitant, l’infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Faites les exercices suivantes
qui manque de vivacité, nonchalant
cavité souterraine naturelle bien profonde
Rame, dont on se sert pour manœuvrer une embarcation.
qui manque d'énergie
récemment
une pipe pour fumer du tabac; se dit aussi d'un alcool très fort, presque imbuvable
(figuré) cris de dérision, de mépris