French 568
Assignment: Montaigne, “Sur les vers de Virgile” (Essais III, 5 – deuxième partie)
C’est trahison de se marier sans s’épouser. (p. 619)
Confessons le vrai: il n’en et guère d’entre nous qui ne craigne plus la honte qui lui vient des vices de sa femme que des siens: qui ne se soigne plus (charité émerveillable) de la conscience de sa bonne épouse que de la sienne propre. (p. 626)
Nous ne saurions leur circonscrire précisément les actions que nous leur défendons. Il faut concevoir notre loi sous paroles générales et incertaines. (p. 630)
[p. 633]
Quand je rumine ces rejicit, pascit, inhians, molli, fovet, medullas, labefacta, pendet, percurrit, et cette noble circumfosa, mère du gentil infusus, j’ai dédain de ces menues pointes et allusions verbales qui naquirent depuis. A ces bonnes gens, il ne fallait pas d’aiguë et subtile rencontre; leur langage est tout plein et gros d’une vigueur naturelle et constante ; ils sont tout épigramme, non la queue seulement, mais la tête, l’estomac et les pieds. II n’y a rien d’efforcé, rien de traînant; tout y marche d’une pareille teneur. Leur discours est viril ils ne s’amusent pas it l’orner de fleurs (Sénèque, Lettres a Lucilius, XXXIII). Ce n’est pas une éloquence molle et seulement sans offense: elle est nerveuse et solide, qui ne plaît pas tant comme elle remplit et ravit ; et ravit le plus les plus forts esprits. Quand je vois ces braves formes de s’expliquer, si vives, si profondes, je ne dis pas que c’est bien dire, je dis que c’est bien penser. C’est la gaillardise de l’imagination qui élève et enfle les paroles. C’est le cœur qui fait l’éloquence (Quintilien, X, 7, 15). Nos gens appellent jugement, langage et beaux mots les pleines conceptions. Cette peinture est conduite non tant par dextérité de la main comme pour avoir l’objet plus vivement empreint en l’âme.
LA CITATION DE LUCRÈCE EN LATIN AVEC EXPLICATIONS INTERACTIVES
préoccupe
se rejette
se repaît
convoitant
assouplit
échauffe
moelle
ébranlée
suspendu
parcourt
enveloppes
répandu
jeux verbaux
les auteurs anciens
paradoxe
entièrement
court poème terminé par un paradoxe ou un jeu verbal frappant
la fin (du poème), mais aussi allusion au phallus
emporte, suscite l'extase du lecteur
les poètes contemporains de Montaigne