CR Adaptation filmique de M. Ibrahim : la danse des derviches (FR 204 & 227)

Assignment: Adaptation filmique de M. Ibrahim : la danse des Derviches

Cette lecture interactive vous propose de revenir sur la danse des Derviches qui est décrite à la fois dans le roman et dans le film mais de manière différente.

 

En complément de cette lecture, vous pourrez également trouver une liste de termes cinématographiques qui pourra vous être utile.

 

Bon courage !


Recontextualisation : Alors que Momo et M. Ibrahim se trouvent à Istanbul, ce dernier décide d’emmener le jeune garçon danser. Il veut en effet lui montrer ce qu’on appelle le “tekké”.

1/ Regardez encore une fois la vidéo et notez tous les éléments que vous trouvez surprenants ou frappants dans cette scène.

 

2/ Répondez à la question suivante :

Regardez cette feuille puis faites l’exercice ci-dessous :

 

Cette scène a lieu alors que M. Ibrahim est parti seul en voiture pour aller à la rencontre de son ami Abdullah et que Momo rentre au village. Quelques instants après, il va découvrir que M. Ibrahim a eu un accident de voiture et qu’il est en train de mourir.

Regardez encore une fois l’échelle des plans et répondez aux questions ci-dessous :

*Curieusement cette scène de la danse sur le chemin du village n’apparaît pas dans le livre. C’est donc un choix conscient du réalisateur.
Pourquoi, selon vous, le réalisateur a-t-il choisi d’ajouter cette scène dans son adaptation filmique ? Quel effet est-ce que ce type de plan a sur le spectateur en produisant un effet de ralentissement ?


Extrait du roman d’Eric-Emmanuel Schmitt (pages 57-59 dans l’édition Albin Michel, 2001)

 

– Drôle de dancing ! j’ai dit en passant le seuil.
– Un tekké c’est pas un dancing, c’est un monastère. Momo, pose tes chaussures. Et c’est là que, pour la première fois, j’ai vu des hommes tourner. Les derviches portaient de grandes robes pâles, lourdes, souples. Un tambour retentissait. Et les moines se transformaient alors en toupies.
– Tu vois, Momo ! lls tournent sur eux- mêmes, ils tournent autour de leur cœur qui est le lieu de la présence de Dieu. C’est comme une prière.
– Vous appelez ça une prière, vous ?
– Mais oui, Momo. lls perdent tous les repères terrestres, cette pesanteur qu’on appelle l’équilibre, ils deviennent des torches qui se consument dans un grand feu. Essaie, Momo, essaie. Suis-moi.
Et monsieur lbrahim et moi, on s’est mis à tourner.
Pendant les premiers tours, je me disais : Je suis heureux avec monsieur Ibrahim. Ensuite, je me disais : Je n’en veux plus à mon père d’être parti. À la fin, je pensais même : Après tout, ma mère n’avait pas vraiment le choix lorsqu’elle…
– Alors, Momo, tu as senti de belles choses ?
– Ouais, c’était incroyable. J’avais la haine qui se vidangeait. Si les tambours ne s’étaient pas arrêtés, j’aurais peut-être traité le cas de ma mère. C’était vachement agréable de prier, m’sieur Ibrahim, même si j’aurais préféré prier en gardant mes baskets. Plus le corps devient lourd, plus l’esprit devient léger.
À partir de ce jour-là on s’arrivait souvent pour danser dans des tekkés que connaissait monsieur Ibrahim. Lui parfois il ne tournait pas, il se contentait de prendre un thé en plissant les yeux mais, moi, je tournais comme un enragé. Non, en fait, je tournais pour devenir un peu moins enragé.


Jean-Léon Gérôme, Les Derviches Tourneurs (1895)

Dans le livre, M. Ibrahim dit à Momo : “Tu imagines le chemin que tu as parcouru de la poussière jusqu’à aujourd’hui ? Et plus tard, lorsque tu auras dépassé ta condition d’homme, tu deviendras un ange. Tu en auras fini avec la terre. Quand tu danses, tu en as le pressentiment”.

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