Les Liaisons dangereuses, Lettre 33
Les Liaisons dangereuses, Lettre 33
Croyez-moi, vicomte : on vous demande de ne plus écrire ; profitez-en pour réparer votre faute & attendez l’occasion de parler. Savez-vous que cette femme a plus de force que je ne croyais ? sa défense est bonne ; & sans la longueur de sa lettre, & le prétexte qu’elle vous donne, pour rentrer en matière dans sa phrase de reconnaissance, elle ne se serait pas du tout trahie.
Ce qui me paraît encore devoir vous rassurer sur le succès, c’est qu’elle use trop de forces à la fois ; je prévois qu’elle les épuisera pour la défense du mot, & qu’il ne lui en restera plus pour celle de la chose.
Je vous renvoie vos deux lettres, & si vous êtes prudent, ce seront les dernières jusqu’après l’heureux moment. S’il était moins tard, je vous parlerais de la petite Volanges, qui avance assez vite, & dont je suis fort contente. Je crois que j’aurai fini avant vous, & vous devez en être bien honteux. Adieu pour aujourd’hui.
De … ce 24 août 17…