Ronsard, “Ce ris plus doux…” (dans Le Premier livre des Amours)
Ronsard, “Ce ris plus doux…” (dans Le Premier livre des Amours)
Ce ris plus doux que l’oeuvre d’une abeille,
Ces doubles lis doublement argentés,
Ces diamants à double rang plantés
Dans le corail de sa bouche vermeille,
Ce doux parler qui les mourants éveille,
Ce chant qui tient mes soucis enchantés,
Et ces deux cieux sur deux astres entés,
De ma Déesse annoncent la merveille.
Du beau jardin de son printemps riant
Naît un parfum, qui même l’orient
Embaumerait de ses douces haleines.
Et de là sort le charme d’une voix,
Qui tout ravis fait sauteler les bois,
Planer les monts, et montagner les plaines.
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