Balzac, Le Père Goriot (La Pension Vauquer)
un extrait de Le Père Goriot Honoré de Balzac (France, 1799-1850)Module 2-3
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Au-dessus de ce troisième étage[/pb_glossary] étaient un [pb_glossary id="382446"]grenier à étendre le linge et deux mansardes où couchait un garçon de peine, nommé Christophe, et la grosse Sylvie, la cuisinière. Outre les sept pensionnaires internes, madame Vauquer avait, bon an, mal an, huit étudiants en Droit ou en Médecine, et deux ou trois habitués qui demeuraient dans le quartier, abonnés tous pour le dîner seulement.
La salle contenait à dîner dix-huit personnes et pouvait en admettre une vingtaine; mais le matin, il ne s'y trouvait que sept locataires dont la réunion offrait pendant le déjeuner l'aspect d'un repas de famille. Chacun descendait en pantoufles, se permettait des observations confidentielles sur la mise ou sur l'air des externes, et sur les événements de la soirée précédente, en s'exprimant avec la confiance de l'intimité.
Ces sept pensionnaires étaient les enfants gâtés de madame Vauquer, qui leur mesurait avec une précision d'astronome les soins et les égards, d'après le chiffre de leurs pensions.
Aussi le spectacle désolant que présentait l'intérieur de cette maison se répétait-il dans le costume de ses habitués, également délabrés.
Les hommes portaient des redingotes dont la couleur était devenue problématique, des chaussures comme il s'en jette au coin des bornes dans les quartiers élégants, du linge élimé, des vêtements qui n'avaient plus que l'âme.
Les femmes avaient des robes passées, reteintes, déteintes, de vieilles dentelles raccommodées, des gants glacés par l'usage, des collerettes toujours rousses et des fichus éraillés.
Si tels étaient les habits, presque tous montraient des corps solidement charpentés, des constitutions qui avaient résisté aux tempêtes de la vie, des faces froides, dures, effacées comme celles des écus démonétisés. Les bouches flétries étaient armées de dents avides.
Ces pensionnaires faisaient pressentir des drames accomplis ou en action; non pas de ces drames joués à la lueur des rampes, entre des toiles peintes mais des drames vivants et muets, des drames glacés qui remuaient chaudement le coeur, des drames continus.
floor
to hang
laundry
slept
Other than
avoir: had (imperfect)
Quick explanation: In addition to the 7 pensionnaires, madame Vauquer also had (in good years and bad years) 8 étudiants that were housed there, and she also fed another 2-3 habitués, or regulars who lived in the area.
lived
held
renters
Today, "déjeuner" is lunch. In Balzac's time, this was breakfast.
spoiled (Vocab., Module 3)
care
thoughts (thinking of them)
shoes
like those one throws in the corner of the bins
threadbare
...who only had their sole left in them.
recolored, discolored,
lace
gloves stiff (frozen) from use
tattered scarves
bodies
built
...cold faces, hard, erased like those of demonetized coins (coins taken out of circulation)
withered
avid, eager to have something
...not dramas played out in the glow of the lights and between the painted scenery, but...
mute (unspoken)
cold dramas that warmly stirred up the heart,